Le bruit articulaire expliqué par l’étiopathie

L’étiopathie est une technique de thérapie manuelle qui vise à soulager les douleurs en s’attaquant à la cause du problème. Les étiopathes utilisent leurs mains pour appliquer des techniques à visée mécanique ainsi que des étirements doux ou des mobilisations d’organes. Il agit, donc, sur différentes parties du corps, y compris la colonne vertébrale, les articulations et les muscles. Cette approche vise à corriger les troubles mécaniques au sein des articulations et/ou des organes du corps. Ainsi, ceci permet de favoriser la récupération et le soulagement de la douleur.

Le bruit articulaire que vous pouvez entendre lors d’une consultation en étiopathie est similaire à celui entendu durant d’autres thérapies manuelles comme la chiropratique et l’ostéopathie, ou même lors de mouvements anodins du quotidiens. D’ailleurs, ces bruits sont habituellement non douloureux même s’ils peuvent être anxiogènes. Effectivement, les personnes peuvent entendre distinctement ces cracs. A ce sujet, ils sont provoqués par une augmentation rapide et sur une courte durée de l’amplitude articulaire. Suite à la manifestation du bruit, on retrouve une période réfractaire. Le craquement ne pourra, alors, être obtenu malgré une manipulation supplémentaire. [1]

On s’intéresse au bruit articulaire depuis les années 1911 et plusieurs théories ont émergées. La théorie communément admise jusqu’à 2015 était celle de la cavitation. Cependant, des nouveaux travaux ont mis en évidence plutôt un phénomène de tribonucléation. [1]

1. La cavitation: Selon cette théorie, le crac se produit par un phénomène de cavitation. Ce dernier apparait lorsqu’une articulation est manipulée et la pression à l’intérieur de l’articulation change rapidement. Ce changement de pression provoque la formation de bulles de gaz dans le liquide articulaire. Par la suite, ces bulles, produisant le son de claquement caractéristique. [1]
2. La tribonucléation: Dans le but de mettre en évidence la théorie de la tribonucléation, des travaux ont été entrepris en 2015. Plus précisément, les imageries ont montré les différentes étapes de ce phénomène. Initialement, les surface surfaces articulaires sont très proches, voire collées. Puis, lors de l’acte manipulatif de l’étiopathe, une force s’exerce sur l’articulation, éloignant peu à peu les surfaces qui résistent. Cette résistance à L’éloignement persiste jusqu’au point de rupture où les surfaces ses séparent brutalement. A l’image, on aperçoit alors, la création d’une cavité gazeuse juste après le bruit articulaire mais pas d’éclatement de cette cavité. [1]

A noter

Il est à noter que si le bruit articulaire intervient spontanément après un traumatisme, il est important de consulter. En particulier si vous ressentez une douleur simultanée et/ou que la zone gonfle. Il faut également se méfier d’un craquement sec apparaissant lors d’un traumatisme. Ils peuvent, en effet, être signe d’une atteinte osseuse, ligamentaire ou musculaire. [2]

Il est vrai que aucune preuve existe suggérant que le bruit articulaire produit lors d’une consultation d’étiopathie est dangereux. Néanmoins, une étude récente a comparé un groupe d’individus qui réalisaient des craquement des doigts quotidiennement à un groupe qui n’en faisait pas. L’objectif était de voir si l’on retrouvait une différence entre les deux. Cette étude montre qu’on retrouve uniquement une différence d’amplitude articulaire après le craquement, mais sinon aucune différence significative. [1]

Pourtant, l’idée reçue que l’on entend souvent c’est que faire craquer provoque de l’arthrose. Alors pour cette question, une étude personnelle effectuée par un médecin a permis d’obtenir des informations intéressantes. Il s’est fait craqué les doigt de la main gauche uniquement, pendant 50 ans. Alors que la main droite n’était pas sollicitée pour craquée ou qu’elle ne craquait que spontanément lors de mouvement du quotidien. Au terme des 50 ans, les examens radiologiques et cliniques ne montrent aucune différence entre les deux mains et surtout aucune tendance à l’arthrose. D’autres études sont venues par la suite corroborer cette première étude. [1]

Cependant, il est essentiel de noter que toutes les manipulations en étiopathie ne se traduiront pas par un bruit articulaire. En effet, le craquement n’est pas toujours nécessaire pour obtenir les effets thérapeutiques souhaités [3–4], et les étiopathes peuvent utiliser des techniques alternatives pour éviter de produire le son de craquement.

De plus, bien que le son du craquement puisse être satisfaisant ou dérangeant, il n’est pas un indicateur de l’efficacité de la thérapie. Puisque les effets thérapeutiques de l’étiopathie sont obtenus par la manipulation manuelle des articulations, des tissus et des organes du corps, et non par la production d’un craquements.

L’étiopathie s’est avérée efficace dans le traitement d’un large éventail de douleur, y compris les douleurs musculo-squelettiques, les maux de tête et les troubles digestifs. La thérapie fonctionne en identifiant et en traitant la cause du problème plutôt que de simplement traiter les symptômes.

Les manipulations utilisées en étiopathie peuvent aider à :

• Améliorer la mobilité articulaire : manipuler les articulations peut aider à améliorer leur amplitude de mouvement et à réduire la raideur.
• Réduire la douleur : en s’attaquant à l’origine du problème, l’étiopathie peut aider à réduire la douleur et l’inconfort.
• Redonner de la mobilité : en manipulant les structures et les organes du corps, l’étiopathie peut aider à leur redonner de la mobilité, favorisant la récupération et le bien-être général.